jeudi 27 mai 2010

Le Chien

Le chien est un inquiet. Toujours sur la défensive, il ne se repose jamais. Sans cesse sur le qui-vive, il garde... Le chien est renfermé. Il ne s'extériorise que rarement et seulement quand il estime que c'est nécessaire. Il est têtu à l'extrême et sait ce qu'il veut. Souvent cynique, on le craint pour ses remarques acerbes et désagréables.

Le chien aura quelquefois tendance à se noyer dans les détails, à critiquer à tout propos et hors de propos, à chercher la faille d'une façon systématique. En réalité c'est un grand pessimiste et il n'attend rien de la vie. Contre l'injustice, il réagit toujours avec courage. Il est un peu blasé, mais son esprit critique, son sens du ridicule et son indéniable grandeur d'âme le sauvent de la mesquinerie.

Cet être associal déteste les rassemblements de foule. Sentimentalement il a l'air assez froid, mais cette apparence est trompeuse : il est seulement inquiet et il doute sans cesse de ses sentiments comme de ceux des autres. Malgré tous ces défauts, les traits les plus nobles de la nature humaine se trouvent réunis chez le chien. Loyal, fidèle, honnête, il a le sens profond du devoir. On peut compter sur lui. Il ne trahit pas. Mieux que quiconque sait garder un secret. Sa discrétion est absolue. D'ailleurs il déteste les confidences en général pour les faire comme pour les recevoir.

Sa conversation est banale et quelquefois même il s'exprime mal. Il est rarement brillant. Mais son intelligence est profonde et personne ne sait écouter comme lui. Le chien inspire confiance et cette confiance est méritée. Il fait toujours son possible pour les autres et son dévouement peut aller jusqu'à l'abnégation. Les gens le tiennent en général en haute considération. Ils ont raison car il le mérite.

Tout le long de l'histoire, les champions de la justice ont toujours été des chiens. Toute injustice révolte le chien et il ne prendra pas de repos avant d'avoir tout fait pour y remédier. (Brigitte Bardot, née en 1934, a fait une campagne en faveur des animaux dans les abattoirs.) Le chien souffre qu'il y ait des pannes, des chômeurs, des guerres, des bombardements, il souffre de la faim dans le monde, il souffre pour ce qui s'est passé, pour ce qui se passe ou pour ce qui risque de se passer. Fort heureusement le chien se fait rarement le champion des causes stupides... car, grâce à son acharnement, il l'emporte presque toujours.

Ce philosophe, ce moraliste, cet homme de gauche, n'est pas intéressé par l'argent. Il est généreux et désintéressé. Qu'il soit chien de luxe ou chien des mes, il est toujours un peu "cloche " et se passe facilement du confort matériel. Même s'il en profite, il n'a pas le goût du luxe. Cependant, s'il se trouve qu'il ait un besoin urgent d'argent, il est mieux que personne apte à s'en procurer. Ce chien loyal fera un bon leader dans l'industrie, un syndicaliste actif, un prêtre, un éducateur. Mais quel que soit son métier, il aura en lui un idéal profond et souvent original, Il saura manier les hommes si c'est nécessaire et les grandes nations seraient sages de s'attacher de tels hommes, car nul n'a comme eux une telle force de travail et une telle droiture alliées à si peu d'ambition personnelle.

lundi 3 mai 2010

Le Coq

Les vietnamiens disent plus volontiers le " poulet ", ce qui plaît moins, d'une façon générale, à notre fanfaron. C'est pourquoi, à la chinoise, nous nous en tiendrons au coq - puisque ce rêveur se prend au sérieux et qu'il aime la flatterie. Le coq a son franc-parler et se montre parfois même brutal et agressif. Cela n'irait pas sans heurts si ses victimes ne mettaient cette attitude sur le compte de la franchise et de l'excentricité. Ses victimes se trompent. Franc, le coq l'est assurément, comme l'or. Il dit ce qu'il pense, comme il le pense et sans détours : " Vlan! ". Mais cette franchise est plutôt une tendance à l'égoïsme : il se désintéresse totalement des sentiments et de la susceptibilité des autres et considère qu'il n'a aucune raison de les ménager. Cela lui barre assurément toutes les carrières de la diplomatie...

Quant à son excentricité, elle n'est qu'apparente. Certes, il aime se faire remarquer et a tendance à s'habiller de façon voyante, mais il est, en réalité, profondément, complètement, absolument conservateur, même dans ses opinions politiques et même à ses dépens. Le coq pense qu'il a toujours raison et qu'il sait ce qu'il fait. Il ne donne sa confiance à personne et ne s'en remet jamais qu'à lui-même. Par contre, il distribue les conseils avec prodigalité.

Certes, il paraît aventureux et téméraire. N'en croyez rien! Il est seulement plein à craquer de projets absurdes et irréalisables, et poursuit des chimères. Il aime rêver, méditer, imaginer qu'il est un héros, mais il rêve, médite et imagine au chaud, dans ses pantoufles. C'est un philosophe à l'esprit un peu myope et qui se livrerait peu à l'improvisation.

Le coq n'est pas timide, au contraire. Il est hardi (ce qui explique bien des choses...) et même très courageux quand c'est nécessaire. Courageux au point de risquer sa vie avec le sourire. C'est pourquoi il peut faire un bon militaire. Les gens en général le trouvent intéressant, mais s'il n'y prend pas garde, il risque de décevoir. Vantard, en effet, il en dit toujours plus qu'il n'en fait. Souvent brillant, il est plus agréable en société que dans l'intimité.

Contemplatif, il pourrait avoir une certaine tendance à la paresse... Au contraire, il se donne à fond à son travail. C'est en général un gros travailleur. Il veut toujours en faire plus qu'il ne peut et entreprend des tâches au-dessus de ses forces. S'il ne parvient pas à les mener à bien, au prix d'efforts considérables, il sera très déçu.

Il aura raison d'être actif. L'argent ne lui tombera pas dans le bec sans mal. Il devra travailler pour gagner sa vie et, si le terrain est bon, il peut même devenir riche. Il est apte cependant à tirer de l'argent du terrain le plus ingrat. Les Vietnamiens prétendent qu'à force de gratter du bec et des pattes, il trouverait un ver de terre dans un désert. Ce symbole explique l'agitation constante qui le caractérise... Mais si par hasard un coq se laissait aller à rêver ou à fainéanter comme il aimerait le faire, il peut devenir un de ces clochards philosophes et drôles qui fouillent dans les poubelles, puisque c'est après tout une façon comme une autre de se faire remarquer.

Le coq est doué pour l'agriculture et les métiers qui le mettent en rapport avec les autres. Il aime avoir du panache. De toute façon, comme il est prodigue, il dépensera tout ce qu'il gagnera au fur et à mesure et même aura tendance à courir de gros risques financiers. Il frôlera souvent la faillite, la ruine, la catastrophe, pour avoir trop rêvé... Il ne fera jamais d'économies.

Côté coeur
En amour, il lui faudra aussi se donner du mal pour gagner comme pour conserver l'affection de la personne aimée. Il la décevra souvent car la réalité ne sen jamais à la hauteur des rêves qu'il aura voulu partager avec elle. Pourtant il sera toujours sincère.

L'homme coq aimera la compagnie des femmes au milieu desquelles il pourra briller et parader, être aimable et faire sa cour. Cela n'ira guère plus loin. Il fera par contre peu de cas des sorties entre " copains de régiment ". Les hommes l'assomment. La femme coq aimera la compagnie des autres femmes et les métiers qui la mettent en rapport avec elles.